L'Innommable, par Mohamed Agoujil
Publi� Le 06 / 05 / 2011 à 09:34 | Dans
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Texte didié aux âmes innocentes, victimes de l'ignoble et barbare crime perpétré a Marrakech, en pleine Jamaa Lafna, espace mythique par excellence, au coeur du Maroc, mon pays blessé.
On traverse le trottoir
Où, un soir
L’on étale la mémoire,
Pour offrir aux sens
La splendeur mythique
Des mots aux senteurs
De paix et de tolérance,
Quand de son bec de hibou,
L’Innommable,
Au regard hagard mais malin,
Menace d’écrire sur les nuées,
En usant de mon sang,
Les noms de l’horreur
Comme une déchirure saignante
Gravée sur le front de l’humain en nous.
A qui t’adresses –tu
Quand ta voix hulule ?
Puisque
Sur les murs délavés
Des cris et des pleurs dénoncent tes visages cachés?
On traverse un soir
La vie d’un millénaire
Qu’exhale la bravoure des ancêtres
Aux senteurs de romarin
A l’aura d’Azir et de menthe
Et l’on prête l’oreille,
Las et sans appétit,
Attristé et affligé,
Aux explosions qui chassent la vie de nos corps
Nous accusent d’être innocents,
Et surtout…heureux du printemps.
Le présent trahit toutes les saisons
Aura-t-il encore
Une excuse à défendre?
On traverse un matin
Cet espace fini
Qui parle d’un infini
Dans le recueillement des Saints,
Et l’on se prosterne,
Fidèle,
A la parole que, de la mort,
Nous apprend la vie,
Le jour de la naissance :
Notre vie ne peut jamais être qu’humaine ou rien.
Même,
Terrassés de douleurs,
Hantés de peurs,
Je panserai mes blessures
Avancerai encore,
Pour que de l’abyme que tu sèmes
Renaisse et fleurisse la vie.
De loin tu me viens,
Ö Innommable
Tu n’as jamais été des miens.
Puisqu’on n’est…
Qu’humain ou pas humain.
Mohamed Agoujil
(1) Azir: LE romarin en tamazight