LE FESTIVAL CULTUREL D'ERRACHIDIA

La naissance : Créer quelque chose à partir de rien. Tel était l’enjeu et la conviction d’un groupe d’intellectuels d’Errachidia qui ont bien décidé d’occuper de l’espace, dans la sphère culturelle et artistique. Il s’agit d’une volonté de mettre en valeur les potentialités culturelles, artistiques, touristiques et surtout humaines de toute une région longtemps laissée pour compte, et généralement réduite à une image sommairement folklorique sans âme ni cœur. D’où l’idée du festival culturel d’Errachidia, comme une bougie à effets multiplicateurs.

L’objectif affiché reste certes la mise en valeur culturelle et économique de la région de Tafilalt, mais aussi de mettre l’accent sur une identité plurielle et enrichie d’une histoire séculaire, marquée par une présence interactive et dynamique d’une diversité culturelle arabe, amazighe, africaine, andalouse, juive…

L’approche est surtout la dynamique de groupe et l’esprit participatif, dans la mesure où le festival se veut d’abord un espace d’échange, de dialogue, d’ouverture. Toutes les énergies et potentialités culturelles et artistiques de la province y trouvent un terrain d’expression libre. La mise en synergie et les fusions donnent l’air d’une mosaïque culturelle à préserver et à promouvoir. Le culturel et l’artistique sont ainsi harmonisés dans un cadre de complémentarité et d’apport mutuel.

La gestion a été empreinte de bénévolat et d’amateurisme. Mais, depuis la création de l’association du festival d’Errachidia, un sérieux penchant pour instaurer un management professionnel qui rompt avec l’individualité et l’interférence des tâches. L’ultime consécration de ce dur labeur est la mise du festival sous le haut patronage de SM le Roi Mohamed VI, depuis la troisième édition.

Le contenu n’épargne aucune dimension concernant le développement de la région. Deux grandes facettes meublent l’espace du festival, à savoir la culture et l’artistique. La littérature, la chanson, le théâtre, la peinture, le sport, l’économie locale, le tourisme, le tissu associatif et le ludique, tout y trouve sa place et son compte, suivant une vision intégrée. Outre les écrivains et les créateurs de la région, plusieurs sommités de la culture marocaine ou leurs œuvres ont fait le détour par Errachidia : Abderahmane Ben Zidane, Abdelhamid Aquar, Hassan Aourid, Ahmed Bouzeffour, Abderahmane Tankoul, Ahmed Elmaazouz, Moulay Hachem kassimi Alaoui, pour ne citer que ceux-là. Cette année encore, le férus des lettres vont être au rendez-vous avec le grand écrivain Mohamed Berrada, dernier vainqueur du prix du Maroc du Livre, grâce à son dernier roman en langue arabe : « Vies contiguës ».

Le parcours a été parfois semé d’embûches, surtout avec la pause presque imposée de l’été 2009 et quelques résistances à caractère partisane et politicienne. Mais, la détermination de monsieur Abdellah AMIMI, gouverneur de la province d’Errachidia et de toutes les potentialités jalouses sur leur province, son patrimoine et son développement a eu gain de cause et a contourné toutes les entraves.

La reprise est des plus belles, sous le signe de la maturité et de la bonification. Au fait, la cinquième édition rend hommage à un romancier d’aura universelle à savoir Mohamed Berrada. De nombreux artistes seront de la fête, tels Nouâmane Lahlou, Latifa Raâfat, Hamid Lqasri qui illumineront les nuits douces d’Errachidia. L’harmonie avec son thème choisi pour cette édition est on ne peut plus parfaite : « Tafilalet, icône de la culture du désert ».