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Les �v�nements du Tafilalet de 1957 - Par My Larbi RAJI
Publi� Le 02 / 10 / 2014 à 10:39 | Dans Divers | 11007 Lectures | E-mail Article | Imprimer Article
Il s�agit de ce qu�on appelle commun�ment le soul�vement de Addi Ou Bihi, survenu brusquement au d�but de l�ann�e 1957. En ce temps-l�, j��tais au cours moyen 2�me ann�e.

Cet �pisode si consid�rable de l�Histoire r�cente du Tafilalet m�rite d��tre racont�. Si je me suis laiss� captiver par cette p�rip�tie, c�est parce que d�abord j�avais suivi la marche de ces �v�nements qui n�en restent pas moins attach�s au nom d�un illustre personnage qui a marqu� de son empreinte le Tafilalet: Addi ou Bihi. Et c�est aussi parce que je garde encore de lointains souvenirs sur la vall�e du Ziz, son fief incontest�, et le berceau de mon enfance.
D�but janvier 1957, les gens furent stup�faits d�apprendre le soul�vement d�Addi ou Bihi, le gouverneur du Tafilalet. Consid�r� comme une grande �pop�e par certains, une p�rilleuse aventure par d�autres, cet �v�nement surprit tout le monde, tant au niveau r�gional que national. Ce fut l��v�nement de l�ann�e, qui bouleversa le pays.
Que s��tait-il pass� ? A d�faut de source s�re, l�on ne saurait appr�hender une affaire aussi grave. Pour ma part, je ne pourrai narrer par le menu les �pisodes successifs; je serai donc amen� � relater grossi�rement ce que je sais sur cette p�riode, � raconter les �v�nements v�cus.
Pour situer dans leur contexte ces �v�nements, je laisserai de c�t�, momentan�ment, les r�serves de ma m�moire d��l�ve et prie le lecteur de permettre au grand enfant que je suis devenu d�embrasser une portion du pass�, pour �voquer les circonstances ayant domin� la vie politique en ce temps, sans me perdre en conjectures incertaines. Au vu des rares documents y aff�rant, je m�en suis tenu aux faits les mieux �tablis, d�laissant ceux � qui ne s�expliquent que par tout ce qui manque �.
Au lendemain de l�ind�pendance, partout r�gnait une ambiance joyeuse, marqu�e par une douce familiarit� entre les citoyens, fraichement �mancip�s du joug de l��tranger. Le premier gouvernement du pays venait d��tre constitu� le 7 d�cembre 1955, avec comme pr�sident du Conseil, M�Barek Bekka�. Il �tait, en majeure partie, compos� de membres influents du Parti de l�Istiqlal (PI), la formation d�Allal El Fassi qui obtint dix portefeuilles, de six ministres appartenant au Parti D�mocratique pour l�Ind�pendance (le PDI ou Hizb Achoura) de H. Ouazzani, de trois personnalit�s neutres, et d�un ind�pendant.
Son action ne tarda pas �tre de plus en plus paralys�e par les man�uvres politiciennes du PI, omnipr�sent dans l�administration publique, � travers laquelle il cherchait � renforcer son influence.
Le temps d�licieux des fr�missantes f�tes populaires et l�all�gresse des populations joyeuses finissant, le climat politique g�n�ral du pays commen�a � devenir morose, par suite de la fragilit� des rapports entre le Pouvoir et le Parti de l�Istiqlal. Ce parti tr�s dominant, partout pr�sent � l��poque, cherchait � �tendre son h�g�monie sur les rouages importants de l�Etat. Il lui fallait pour cela se d�barrasser de ses adversaires au pouvoir.
En fait, le Parti de l�Istiqlal soutenait que la l�gitimit� de ses aspirations � gouverner le pays reposait sur l�ascendant qu�il exer�ait sur certaines troupes de l�Arm�e de Lib�ration Nationale, dont une partie seulement avait int�gr� les rangs de l�Arm�e Royale, venant � peine d��tre cr��e en mai 1956. Cependant nul ne conteste que les masses populaires lui fussent acquises d�une mani�re consid�rable.
Quoique le Pouvoir v�t d�un mauvais �il les aspirations d�un parti aux pr�tentions si exag�r�es, il effectua en Octobre 1956 un remaniement minist�riel donnant la pr�dominance au PI, onze mois � peine apr�s la constitution du Gouvernement Bekka� I. La formation du gouvernement Bekka� II eut pour cons�quence imm�diate l��viction des ministres du PDI, et celle de Lahcen El Youssi, ministre de l�int�rieur. L�homme d�Etat amazighe fut remplac� par Driss M�Hammedi, l�un des signataires du manifeste de l�ind�pendance, dont les accointances avec le Parti de l�Istiqlal �taient bien connues.
Ce fut dans cette atmosph�re qui devint subitement tendue, que fut �clat�e la r�volte de Addi ou Bihi contre l�autorit� supr�me.
Chef incontest� de la province du Tafilalet, il n�h�sita pas � prendre les armes. Il avait peut-�tre compt� sur Lahcen El Youssi qui le tenait en grande estime, mais surtout sur le d�vouement d�une �lite de baroudeurs valeureux qui lui �taient acquis, et diss�min�s dans les contr�es amazighes de la province du Tafilalet. Habitu�s qu�ils �taient � se soumettre � l�autorit� du Makhzen, les habitants de la r�gion se r�sign�rent sans la moindre opposition aux nouvelles circonstances.
L'heure des m�comptes avait-elle d�j� sonn� depuis l'av�nement soudain de l�Istiqlal au pouvoir ? Le Roi venait de proc�der � un changement dans les instances du pouvoir ex�cutif, en vue d�assurer au gouvernement une certaine coh�rence dans son action. Cela devait calmer l�app�tit de la plus grosse formation politique d�alors, le Parti de Allal El Fassi.
Quant au remaniement minist�riel, Addi ou Bihi feignit de ne pas y croire. Il aurait aim� que ce qui venait de se passer ne f�t qu�une trompeuse fantasmagorie, reposant sur l�imposture. Ce brusque changement lui parut une perfidie dirig�e contre Imazighen : dans ce nouveau gouvernement, il n�y avait qu�un seul Amazigh, le vieillissant Lahcen El Youssi.
Sa conscience r�prouva la d�ch�ance politique du seul ministre Amazighe dans la nouvelle �quipe; d�autant plus qu�il s�agissait d�un personnage ayant jou� un r�le marquant dans l�av�nement du Maroc nationaliste, apr�s avoir donn� aux Marocains le signal de la r�sistance. Harcel� par la R�sidence pour prendre parti pour la France, El Youssi n�avait pas h�sit� en 1953 � s�opposer ouvertement aux plus z�l�s partisans du r�gime du Protectorat fran�ais, en refusant de signer le protocole pr�sent� par El Glaoui pour la d�position du sultan Ben Youssef.
S��tant aper�u que le nivellement politique venant d��tre effectu� avait pour effet d�orchestrer la pr�pond�rance politique du Parti de l�Istiqlal, Addi ou Bihi consid�ra que l��viction de l�homme d�Etat ayant conquis un rang distingu� parmi les nationalistes, allait mettre fin aux app�tences de tous ceux qui aspiraient � l��panouissement glorieux de l�ethnisme amazighe; et par cons�quent allait d�shonorer la communaut� d�Imazighen.
Froiss� dans son amour propre, L�A�mel Addi qui n�avait pas encore dig�r� la chose, et qui craignit de voir son autorit� �branl�e, ne tint pas � �tre victime infortun�e de l��quipe dirigeante nouvellement constitu�e. Etait-il mont� contre l�h�g�monie de l�Istiqlal de sa propre initiative, ou son soul�vement �tait fond� sur des motivations tout autres? Les historiens ne manqueront pas d�apporter la r�ponse.
Qui �tait Addi ou Bihi, cet homme inculte, hors de l�ordinaire ? Natif de Kerrandou, � une dizaine de kilom�tres de Rich, cet homme champ�tre �tait d�une admirable bravoure. Chef incontest� des A�t Izdeg sur lesquels il avait un ascendant depuis le d�but des ann�es quarante, il s��tait distingu� dans de vaillantes luttes. A la t�te de quelques poign�es de baroudeurs fid�les, il mena des combats pour stopper l�invasion des troupes fran�aises : � A�t Yacoub dans le Haut Ziz, � Tounfite au pied de A�ri ou A�yach, et � Tadighoust en Novembre 1931 pour emp�cher la mainmise de l�ennemi sur l�oasis de Ghriss.
De petite taille, d�un caract�re hardi, la quarantaine pass�e, cet homme de poigne � la posture droite, marchait d�un pas leste. D�un grand d�bit verbal, mena�ant au besoin, visage blanc, barbiche courte au poil sombre, les yeux encore plus noirs, il avait le regard per�ant du guerrier � m�me de distinguer si une silhouette au loin �tait puissamment �quip�e ou faiblement outill�e. Bienveillant comme toujours, il secourait g�n�reusement les voyageurs infortun�s, de passage dans son fief.
Enturbann� habituellement d�un blanc �clatant, Addi ou Bihi, ce fier personnage � l�air d�cid�, s�habillait comme tout grand chef de tribu de l�Atlas de mani�re simple mais soign�e, au m�pris de la somptuosit� des v�tements de l�oligarchie bourgeoise et de ses affinements. Il portait g�n�ralement une tunique de gabardine blanche dissimul�e sous sa djellaba de fine laine, d�roulant en bandes parall�les de petits rectangles en noir alternant avec du blanc.
Pour garder son prestige et rehausser la vitalit� dont il d�bordait, il s�affublait toujours d�un poignard d�apparat, l�arme noble et honorifique qu�il portait dans un fourreau d�argent qui reluisait au soleil et o�, � sa surface se jouaient les rayons lumineux; et il arborait une musette en cuir rouge, � franges ouvrag�es, par-dessus sa djellaba. Les A�t Izdeg ou habitants du Ziz, s�habillaient pareillement les jours de l� Agdoud , la foire r�gionale ; mais c��tait plut�t d�une �l�gance rustique. V�tu d�un riche harnais, Tarrast, son burnous souple de cachemire noir, l�illustre ca�d se plaisait � l�id�e de passer en revue le d�tachement des forces auxiliaires pr�sentant les armes. Les c�r�monies protocolaires, il en provoquait profus�ment.
En se r�voltant, n�avait-il pas outrepass� les bornes en entra�nant dans son mouvement insurrectionnel plusieurs milliers de citoyens dont l��crasante majorit� ignorait le dessous des cartes? Ce soul�vement consid�r� comme une �nigme, le restera encore longtemps tant que sa cl� ne sera pas trouv�e. Pour certains, ce personnage nullement �quivoque tenait � prouver son loyalisme envers le Sultan; aussi avait-il entrepris de briser le Parti de l�Istiqlal dont l�h�g�monie sur l�appareil de l�Etat devenait insupportable. Pour d�autres, il �tait tout simplement assoiff� d�honneurs et de pouvoir.
D�j� sous le protectorat, cet audacieux chef d�A�t Izdeg r�ussit � se faire imposer aux fran�ais. Pr�occup�s du danger qui pouvait les menacer si ce cacique de guerre continuerait de se rebeller, ces derniers choisirent de pr�server ses int�r�ts et le m�nag�rent. Ils lui permirent de se perp�tuer dans son pouvoir, en tant que de ca�d sur son fief Kerrando, puis sur toute la vall�e de Ziz. Dou� d�une forte imagination, et anticipant sur l�avenir, il ne c�da pas � l�obsession du R�sident G�n�ral qui avait intim� � tous les ca�ds l�ordre de ne point ob�ir au sultan Ben Youssef, et de demander sa d�position.
Parce que le chef du Bureau des Affaires Indig�nes, un colonel fran�ais, lui avait manqu� d��gards, cet homme au parler franc qui ne s��tait gu�re retenu de se r�volter, offensa publiquement cet officier en le traitant d�imb�cile. Il avait besoin d��tre sanctionn�, estim�rent les Fran�ais qui le plac�rent en r�sidence surveill�e � Berrechid. De retour de son exil � Madagascar, le Sultan le nomma � la t�te de la province du Tafilalet.
Investi de lourdes responsabilit�s, il consid�ra que pour remplir avec vigueur sa charge, il devait sans tarder garder la population sous son ob�issance et �tre � m�me de contenir les �l�ments qu�il jugeait subversifs. Cette ligne de conduite, on le sait, a toujours �t� la sienne depuis qu�il avait commenc� � exercer le pouvoir. Pour qu�il soit craint, il s��tait arrog� les attributs d�un vrai chef qui, ne manquant pas d�audace ni de fermet�, doit faire face aux probl�mes soulev�s �� et l� par les populations, et calmer l�effervescence des passions quand elles surgissent.
Loin de se complaire dans l�opulence mat�rielle, Addi ou Bihi qui avait le sens de la fiert� amazighe n�h�sitait pas � user de son ascendant pour renforcer davantage son autorit�. Comme il s��tait toujours conduit en chef rompu � la passion du m�tier de baroudeur, il �tait de ceux qui aimaient courir le risque, quitte � s�exposer au danger.
Irrit� par l�omnipr�sence aux postes cl�, des �l�ments ayant la plus grande affinit� avec le Parti de l�Istiqlal, au d�triment des cadres d�autres ob�diences politiques, Addi ou Bihi entreprit de r�agir.
Son �preuve de force, L�A�mel Addi tr�s en col�re la d�montra brusquement en d�cidant de remettre en cause l�affectation d�une pl�iade de ca�ds envoy�s par Rabat pour servir dans sa province. C��tait en Novembre 1956. Ces nouveaux venus suscit�rent son ire. Les recevant, il les consid�ra un moment avec �tonnement, puis les renvoya sur le champ. Il avait estim� qu�il ne pouvait compter sur des agents ne parlant pas Tamazight. Dans la foul�e, et pour ne pas d�m�riter de ses partisans, le gouverneur r�volt� si furieusement contre l�Int�rieur, effectua � son tour quelques nominations aux postes cl�s de la province, apr�s avoir r�voqu� ou emprisonn� les pistonn�s du parti de l�Istiqlal. Et sans scrupule, il installa de nouveaux ca�ds, choisis exclusivement parmi les cadres Imazighen.
L�entr�e en sc�ne du seigneur du Tafilalet dans l�ar�ne politique se fit de fa�on on ne peut plus �clatante. Son esprit de r�bellion et d�ind�pendance sera concr�tis� en confinant la province du Tafilalet dans un isolement total.
La situation devint subitement tendue. Plusieurs centaines de ses alli�s furent mobilis�s parmi les berb�rophones qui lui �taient fid�les. Il leur distribua armes et munitions, puis les r�partit sur les principaux axes routiers et centres importants de sa province : Itzer, Midelt, B�ni Tadjit, Tinjdad, Erfoud, Rissani et Boudenib.
A l�apog�e de la crise, deux ou trois compagnies d�infanterie fran�aise, les � Chasseurs Alpins �, venues d�Alg�rie encore sous domination fran�aise, vinrent occuper les plateaux rocheux dominant le village de Goulmima, en violation de la souverainet� de notre pays. Comme le Maroc venait � peine d�obtenir son ind�pendance, et les forces arm�es royales � peine cr�es en mars 1956, les envahisseurs ne rencontr�rent aucune r�sistance dans leur travers�e des confins frontaliers.
Cette l�gion (la lijou comme on l�appelait) �tait �quip�e d�un arsenal d�armes sophistiqu�es. Si elle avait �t� amen�e � ouvrir le feu, le village se trouvant en bas de la montagne aurait disparu en un laps de temps. Fort heureusement ces derniers renonc�rent � leur aventure, apr�s avoir compris que leur action est vou�e � l��chec. Une petite semaine apr�s avoir investi Asdrem, ils disparurent, ne laissant derri�re eux que quelques bribes de nourriture et quantit� de boites de conserves vides d�une vari�t� incroyable; et un tas de choses et des fragments d�objets que l�on ne connaissait pas.
D�une contr�e � l�autre, la stupeur augmentait d�intensit�. La frayeur, coupl�e de la curiosit� des enfants, s�empara des grandes personnes � la vue de ces soldats peu ordinaires qui passaient dans les rues des ksours et villages, fiers d��pauler un fusil, quand ils n��taient pas arm�s de gourdins. Les enfants ne laiss�rent pas �chapper une pareille aubaine. Ils se r�jouirent en voyant ces miliciens sans casque et sans godasses faire la d�monstration de leurs aptitudes guerri�res dans la place publique.
Chaque jour, les bruits de coulisse traversaient le village � propos des gens que les milices de L�A�mel Addi se proposaient d�exproprier, ceux qui, par le pass� proche, d�tenaient la carte du Parti de l�Istiqlal. Le lendemain, les rumeurs circulaient sur le compte d�autres personnes, indiquant qu�un tel avait eu la chance d��tre ray� de la liste, et qu�un tel autre avait pris sa place. Ne cherchant gu�re � apaiser ces rumeurs, le chef des milices devenant mena�ant, fulminait contre ses adversaires et exhibait par intervalles un parchemin froiss� indiquant la liste des personnes allant faire l�objet d�une extorsion.
La situation cr��e par Addi Ou Bihi, un embargo qu�il se fit imposer � lui-m�me et � toute la population du Tafilalet en isolant sa province, durera jusqu�� la fin du mois de janvier 1957. Dans un territoire boucl� de tous c�t�s par l�arm�e royale, les denr�es alimentaires pour les besoins de ses troupes commenc�rent � manquer, ou firent carr�ment d�faut. Le froid rigoureux et l�insuffisance des vivres alimentaires �taient ressentis de plus en plus par la population. Et pour soulager la d�tresse, il dut mettre � contribution les mercantis de la province et les soci�t�s mini�res exploitant les gisements de plomb.
Le malaise avait atteint son apog�e. Pour d�nouer la crise, le Palais mandata son conseiller pour calmer la s�dition, quitte � la r�primer s�v�rement. Plusieurs fois de suite, ce grand dignitaire lan�ait par la radio un appel � la conscience de L�A�mel rebelle. Ce dernier comprit qu�il n�avait pas int�r�t � se d�rober � l�influence marqu�e du repr�sentant du Roi, qui l�avait r�confort� par de rassurantes paroles.
Encercl�es de tous c�t�s par plusieurs compagnies, sous le commandement du colonel Belarbi au nord, et du colonel Medbouh au sud, les milices cantonn�es dans la montagne, principalement � Kerrandou, n�oppos�rent aucune r�sistance face � des soldats arm�s de mitrailleuses. Leur chef lui-m�me r�alisa qu�il ne pouvait pas s�en tirer. Les armes encore �tincelantes dont disposaient ses partisans, furent vite r�cup�r�es et entrepos�es aussit�t dans les casernes de l�arm�e, les plus proches. Quant � Addi ou Bihi, il consentit � se rendre � Rabat, o� il ne sera pas question de n�gocier avec le pouvoir. Il compara�tra en justice, et tous ceux qui �taient � ses ordres d�pos�rent leurs fusils sans la moindre r�sistance.
Personnage auguste ? Il l��tait en effet. Enigmatique, ou dou� d�une forme d�ambivalence ? Peut-�tre. Pour certains, cet homme aura repr�sent� une belle all�gorie ayant pour objet la fiert� amazighe, parce que non seulement il avait brav� l�autorit� des colonialistes, mais aussi parce qu�il s��tait r�volt� contre la bourgeoisie opulente qui ne pensait qu�� amasser beaucoup d�argent. Cependant il n�aura �t� qu�une pi�tre figure, gu�re rayonnante pour d�autres, qui lui reprochaient une autorit� tyrannique, allant parfois jusqu�� l�impi�t� d�accuser d�innocentes personnes.
Entour� de myst�re, il �tait entr� dans l�histoire de notre pays. D�f�r� au tribunal, il fut in�branlable, n�ayant rien � se reprocher. Emprisonn�, puis tomb� malade, il dut quitter tr�s t�t les siens, laissant derri�re lui une certaine amertume. Quoi qu�on en dise, il n�avait pas cess� et il ne cessera pas de faire parler de lui.


Par My Larbi RAJI

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