
SEVRAGE D'UN ADULTE VICIEUX
Publi� Le 30 / 03 / 2012 à 19:09 | Dans
Cr�ations Litt�raires | 2708 Lectures |
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Adieu la fosse
Je ne suis plus gosse!
Adieu la cave
Dont j'�tais esclave!
Adieu la cage
Tu n'es plus pour mon age!
Je me pr�pare au sevrage
Et � l'ultime d�collage!
Adieu la folie
De plusieurs d�cennies!
Tu �tais la tombe de mon existence,
La source de ma faiblesse et ma puissance,
Le berceau de ma vieillesse et mon enfance,
La cause de mon all�gresse et mes souffrances,
Le mobile de ma sagesse et ma d�mence.
Assis sur un canap�,
Je fuyais le mirage pour l'attraper,
b�tissant des ch�teaux de sable,
Projetant des r�ves irr�alisables.
J'y passais des heures durant,
Pensif,muet ou bruyant,
Avec ma silhouette dialoguant:
-Qui suis-je?
-Ou suis-je?
-Un ange dans une cage?
-Un d�mon dans les nuages?
-C'est la r�alit� ou un songe?
De temps � autre un �clat de rires,
Une injure ou un rot moqueur,
De ce monde artificiel,me retirent,
Abruti d'insomnie et de liqueurs.
Je me rendus compte alors
Que je d�gustais toujours
Un biberon plein de mousse
Dont l'aigreur me parait douce.
Mes t�t�es aiguisaient l'app�tit,
Et ma faim n'a jamais �t� assouvie.
Souvent la naus�e me surprit
Avant que l'estomac soit garni.
Je prenais mon "m�dicament",
Qui n'est,en r�alit�,que poison
Qui me faisait perdre la raison
Et la notion du temps.
Combien de semaines sans samedis!
Combien de jours sans midis!
Le seul moyen de m'en rep�rer
Etait le nombre de tourn�es
Ou de billets gaspill�s.
Les cadavres,devant moi,s'entassaient
Sans oser dire :"assez!".
Quand je fus conscient de mon p�ch�,
Ma gorge fut,de remords,ass�ch�e.
Je m'assemblais avec mes semblables
Autour de la m�me table:
Une bande d'adultes-b�b�s,
Vicieux et ent�t�s
Qui fuyaient la r�alit�
R�fugiant dans le gouffre de l'�bri�t�.
D'abord on se saluait,se serrait la main
Plus tard c'est la bagarre et les coups de poing.
Dans un coin,on �nonnait une chanson,
D'autres,plus loin,criaient en dansant.
Ce brouhaha d�mesur�,
Etait ma musique pr�f�r�e.
A une heure de nuit tardive,
Je guettais la premi�re occasion
Pour ex�cuter la tentative
De ma quotidienne �vasion.
Je sortais de ma prison ahuri
Les chiens huaient ma connerie.
Sur le trottoir,je chancelais
Les autres,chez eux,somnolaient.
Je me croisais avec des clochards
Qui,comme moi,vivaient le m�me cauchemar.
Le lendemain matin,
Guid� par mon vil instinct,
Je me pressais sur le chemin
Afin d'arriver le premier
Chez mon adorable ge�lier
Et redevenir prisonnier
RASSAM M'HAMED
ERFOUD