Je ne peux que peu
Publi� Le 26 / 02 / 2012 à 18:20 | Dans
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Je ne peux que peu
Comme à qui on demandait d’aller vite
Mais sur des béquilles.
Il s’y appuie de tout son corps,
Pour imposer au chemin son élan,
Et aux saisons le rythme de ses attentes.
Quand ses pas refusent d’avancer
Il suspend son halène au souffle du vent,
S’accroche aux brindilles asséchées d’un automne stérile.
Je ne peux que peu
De peur d’être surpris à violer le futur,
Écraser par étreinte, ou étouffer ce cœur
Qui s’impatiente à recouvrer le bonheur,
Ne serait que dans un mot imbibé de lumière
Qui m’habite et m’abandonne,
Me fascine et me torture,
Quand dans la jungle de mes douleurs
Se perd le nord
Ou s’égare la boussole.
Je ne peux que peu
Car j’ai nourri les attentes des miens et des autres,
J’ai cultivé l’espoir dans la peur et la crainte
Et accouché, pour mon âme et mon être
D’un feu qui me brûle
Et cultivé dans ma demeure
Braises, flammes et cendres
Sans que mes pas
Ne s’en éloignent et s’en aillent
Guider le troupeau de mes rêves
Comme un pâtre.
Je ne peux que peu,
Seul le rêve me reste comme bien.
Je l’endosse; besace de troubadour en errance
Il est l’eau de mes soifs
Pain des disettes
Ombre des chaleurs accablantes
Quand ma sueur peine à arroser mes amours
Essoufflées d’épanouir mes attentes.
Mohamed Agoujil