Depuis 2003, le jeune artiste plasticien Rachid Adidou fait du boulevard Moulay Ali Charif � Errachidia sa galerie. Sous les palmes, il expose ses toiles d��uvre d�art. Il vend ses produits aux nationaux comme aux touristes. L�expo a donn� au boulevard une ambiance artistique certaine.
Entretien : Al Bayane :
A quand remonte votre premier int�r�t � l�art plastique ?
Rachid Adidou : Tout petit � l��cole je me pr�sentais aux comp�titions scolaires en mati�re de dessin, et par hasard, mes professeurs me choisissaient toujours pour repr�senter notre �cole dans les concours de la ville, j�avais � plusieurs reprises remport� ces concours.
Mes outils n��taient � l��poque que les crayons de couleurs et mes cahiers de cours. Je trouvais des probl�mes certes avec mes professeurs comme avec mes parents qui ne comprenaient pas comment j�utilisais mes cahiers pour des grignotages de ce genre. Etre dessinateur dans un milieu modeste reste tr�s difficile.
Pas d�encouragements donc ?
Non aucunement ! mis je me rappelle une fois d�un effet d�clencheur de ma confiance et de l�importance de ce que je fais.
Un jour et alors que j��tais entrain de dessiner dans un coin, un peu distant de mes affaires scolaires, une cousine �tait entr�e chez nous et m�avait pos� la question : � que fais tu de beau Rachid ? � Peut-�tre, avait-elle pos� la question par simple courtoisie ou par gentillesse, mais en moi quelque chose est n�e. Une fiert� qu�une personne adulte s�int�resse � ce que je fais.
Et vos d�buts professionnels ?
J�avais eu mon baccalaur�at en arts plastiques � Mekn�s, en 1997, j�ai beau d�pos� ma candidature pour le centre p�dagogique r�gional envue de devenir prof de cette mati�re, en vain. Apr�s quatre ans, j�ai commenc� � penser moi et quelques artistes de la ville � investir la rue pour y installer nos galeries. En r�alit�, et apr�s deux ou trois ann�es, je me rends compte du joli sort que den ne pas �tre recrut� prof des arts plastiques. Je men sens libre et bien �panouis.
L�on remarque que la majorit� des toiles rel�vent d�un style figuratif apparent ?
Si vous avez raison, mais ce ne sont qu�un �chantillon de nos toiles, et puis l�exposition dans la rue a certainement ses exigences pratiques.
Les touristes veulent surtout ramener des toiles qui les rappellent des lieux, des cultures, des m�urs et des populations locales, du coup, le nombre des tableaux figuratifs sont n�cessairement plus nombreux.
Ceci dit, je fais aussi de l�abstrait, je pr�sente quotidiennement trois ou quatre toiles, question de pr�senter au public un autre go�t, car dans note mission en tant qu�artistes de la rue, nous ne faison pas que vendre, mais nous initions le grand public aussi � une culture in�dite dans la r�gion.
Dans ce sens, va-t-on voir un atelier en pleine rue ?
C�est une tr�s bonne id�e, d�ailleurs moi et un autre artiste � Mahmoudi �, nous avions d�j� entrepris l�exp�rience, et je ne cache pas qu�elle �tait fructueuse au niveau du rapport artiste/public. Mais, il y aussi des conditions objectives qui emp�chent cette op�ration de prendre forme, notamment les vents et la poussi�re. Mais personnellement, je compte bien reprendre cette magnifique exp�rience.
Quelles le�ons avez-vous tir� de ces galeries ouvertes ?
Le rapport avec le grand public est difficile, si ce n�est pas d�licat. Les gens pensent que les arts plastiques sont un luxe et une mani�re pour les intellectuels d�exercer leurs fantaisies et sp�culations.
Mais, l�, on ne cesse d�abord d�expliquer, de vulgariser et de rapprocher l�art du commun des mortels. Nous aussi on apprend beaucoup du public, et la premi�re valeur qu�il nous inculque c�est la modestie.
A trente-trois ans, peut-on dire que la peinture et la galerie dans la rue vous fait vivre dignement ? Franchement oui. Je ne regrette pas le choix que j�ai fait.
Les gens ont, de plus en plus l�habitude de se procurer des �uvres d�art. Et c�est tant mieux. Il y a certes un retard dans la prise en conscience institutionnelle, mais, cela va aussi changer avec le temps.