
Moussem des Fian�ailles d'Imilchil: Un voyage dans le l�gendaire et l'originalit�
Publi� Le 29 / 09 / 2011 à 20:38 | Dans
Art & Culture | 1982 Lectures |
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Imilchil- Perch�e sur les hauts sommets arides et escarp�s, mais combien splendides, du Haut Atlas Oriental, la localit� d'Imilchil demeure l'une des r�gions du Maroc les plus riches aussi bien par son histoire et ses traditions que par la splendeur de ses paysages naturels.
Avec l'architecture de ses maisons traditionnelles construites en pis� (terre battue) et ses paysages magnifiques et vari�s (montagnes, lacs, plateaux etc.) d'une rare beaut� pour le plaisir du visiteur, notamment les amateurs des randonn�es, la r�gion d'Imilchil reste l'endroit id�al pour toute personne en qu�te du calme et de la qui�tude. On dirait une carte postale ou une oeuvre magique d'un artiste peintre chevronn�.
Le visiteur, qui se rend pour la premi�re fois dans de cette r�gion recul�e du Royaume et connue par ses habitants, simples mais chaleureux et accueillants, se laisse emporter dans un voyage dans le temps, que l'on souhaite le plus long possible, � la d�couverte de l'authenticit� et l'originalit�.
D'autre part, et � la faveur de sa position g�ostrat�gique entre l'Est et l'Ouest du Haut Atlas, Imilchil s'�rige en un point de rencontre � m�me de servir d'escale dont r�vent les passionn�s du tourisme de montagne et du d�sert.
En d'autres termes, la r�gion constitue bel et bien le point de transit id�al pour la visite des villes touristiques dans le d�sert marocain comme Errachidia, Tinghir, Erfoud, Merzouga, Zagora ou encore Ouarzazate.
Une histoire s�culaire o� s'entrem�le le l�gendaire et le r�el
Cette bourgade perch�e � une altitude d�passant les 2.200 m�tres, a su pr�server au fil du temps son cachet culturel, son authenticit� et ses sp�cificit�s gr�ce � l'attachement de ses habitants aux traditions ancestrales malgr� certaines tentations de la vie moderne. En t�moigne la c�l�bration annuellement du moussem des fian�ailles, perp�tuant ainsi une l�gende �ternelle glorifiant l'amour idyllique.
En effet, derri�re cette f�te populaire (moussem), se cache une l�gende qui nous rappelle la trag�die shakespearienne de Rom�o et Juliette. Selon cette l�gende romantique, un jeune homme de la tribu Ait Ibrahim aurait succomb� au charme d'une jeune femme des Ait Azza.
Toutefois, les rivalit�s entre les deux factions auraient entrav� l'aboutissement de cette union. Leur amour fut alors condamn� � l'�chec.
Devant l'obstination des parents et des membres des deux factions, le jeune couple pleurait s�par�ment son affliction, de chaque c�t�, � tel point que les larmes auraient form� un lac, donnant naissance ainsi aux deux c�l�bres lacs jumeaux "Isli" (nom du jeune homme) et "Tislit" (nom de la jeune femme).
Une autre version de l'histoire raconte que le jeune couple est parti se marier en cachette mais ils pleur�rent tellement que leurs larmes form�rent les deux lacs pr�cit�s.
La mort du couple a marqu� � jamais le village. Depuis, les diff�rentes factions familiales et tribales d�cid�rent de ne plus s'opposer � l'union entre un homme et une femme.
Le moussem c'est aussi une manifestation � dimension �conomique
Au-del� d'une c�l�bration annuelle de mariages collectifs, cette manifestation dont la notori�t� a d�pass� les fronti�res nationales, s'est �rig�e en une v�ritable foire qui intervient � la fin de la r�colte agricole.
En effet, le site du moussem qui n'est autre qu'un grand souk traditionnel situ� � une vingtaine de kilom�tres de la ville d'Imilchil, autour du Saint Sidi Hmad Oulamghani au village d'Ait Aameur (commune rurale de Bouzmou), conna�t une activit� commerciale intense vu qu'il constitue, autrefois, la seule occasion pour les habitants des diff�rents douars de s'approvisionner ou d'�couler leur production au cours de l'ann�e.
Connu �galement, chez les A�t Hdiddou et les autres tribus sous l'appellation "Agdoud n'Oulmghani" (en berb�re) ce qui veut dire "le rassemblement d'Oulmghani", en r�f�rence au saint Sidi Ahmed Oulmghani dont la tombe repose sur la place du Moussem, ou encore sous l'appellation "Souk Ame" (le march� de l'ann�e), attire les diff�rentes tribus de la r�gion qui s'y rencontrent et nouent des contacts.
Le festival "Musique des Cimes", une initiative louable pour pr�server le cachet culturel de la r�gion
Soucieux de p�renniser ce moussem dans toutes ses dimensions culturelle, �conomique et touristique et de pr�server le cachet original de la r�gion, des acteurs locaux, avec � leur t�te des membres du Centre Tariq Ibn Ziyad, ont d�cid� d'organiser annuellement et en parall�le du moussem des fian�ailles, le festival des "Musiques des cimes", une initiative louable qui en est cette ann�e � sa 8�me �dition tenue r�cemment (du 15 au 17 septembre).
A travers cette manifestation, initi�e par le centre Tariq Ibn Ziyad en collaboration avec le conseil provincial de Midelt et le conseil de la r�gion de Mekn�s-Tafilalet, les organisateurs ambitionnaient de contribuer � la pr�servation du patrimoine culturel et symbolique de la r�gion, en offrant l'opportunit� de d�couvrir les traditions des tribus locales et partant promouvoir le tourisme de montagnes et favoriser une dynamique �conomique, a expliqu� � la MAP, le directeur du centre Tariq Ibn Ziyad � Midelt, M. Youssef Ait Lemkadem.
Ce festival, lanc� en 2003, a donn� un nouveau souffle � ce c�l�bre moussem et continue au fil des �ditions de contribuer � la pr�servation de l'authenticit� et l'originalit� du patrimoine culturel de cette r�gion du Maroc profond et � la mise en place d'une nouvelle �conomie de nature � garantir un d�veloppement local durable et ce, en adoptant une approche participative des acteurs associatifs locaux et des populations, a ajout� M. Ait Lemkadem.
Espace de rencontre et d'�changes, cette manifestation s'est en outre �rig�e en un v�ritable levier de d�veloppement de l'activit� touristique, dans la mesure o� les organisateurs veillent � concevoir un programme riche et diversifi� pour chaque �dition et � faire appel � des artistes nationaux de renom et � des troupes �trang�res pour animer les soir�es du festival en vue de drainer davantage de touristes et de passionn�s des musiques de montagnes, a-t-il conclu.
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Par Mohamed Koursi