"Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre, ça finit par la bombe atomique"
Marcel Pagnol
De nos jours, les politiques urbaines au Maroc prêtent à croire que notre pays est rentré dans une ère de « requalification». Depuis quelques années le discours sur la nécessité de « refaire la ville » est à l’ordre de jour des opérations portant sur l’amélioration des espaces urbains. Comme pour tous les autres concepts passe-partout, à ne citer que le Développement durable, l’Etat de droit, la Justice sociale, il est très rare qu’on se poser la question sur la signification de mot « requalification » ou « réhabilitation » qui guident pourtant les politiques de la ville aujourd’hui. D’après le sens du verbe « qualifier » [donner une nouvelle qualification, aptitude, qualité ou valeur] la requalification d’un quartier paupérisé ou d’une ville dégradée désignera l’action par laquelle ce quartier ou cette ville reprennent leur dynamique et retrouvent leurs aptitudes à jouer pleinement leurs fonctions en tant qu’espaces urbains épanouis. Ces fonctions peuvent être perdues comme le cas d’une ville historique ou d’un quartier ancien dévitalisé et qu’on cherche à remettre en valeur, comme elles peuvent ne jamais exister et qu’on cherche, dans ce cas, à créer.
Mais qu’est ce que la qualification ? C’est une opération de repérage des qualités et des capacités humaines, techniques, juridiques, institutionnelles nécessaires pour restituer ou pour faire renaitre des aptitudes et des qualités disparues. De cette définition se dégage une grande carence dans les opérations de requalification urbaine quand elles de limitent aux aspects purement techniques de l’urbanisme et de l’aménagement. Les opérations de requalification ratent effectivement leurs objectifs quand elles tournent le dos à la qualification des ressources humaines nécessaires à la mise en œuvre des travaux.
L’expérience prouve qu’il est rare par exemple d’associer aux travaux de requalification urbaine des programmes de formation et de renforcement des capacités de gestion des acteurs locaux et des personnes chargées de l’exécution et de suivi des opérations. Les études sont confiées aux Bureaux d’études, la réalisation des travaux aux entreprises privées, et l’on réserve au personnel des communes un rôle de « secrétariat » de projet !
Les études de requalification urbaine font notamment le plus souvent preuve de projets techniquement sophistiqués. L’intérêt est essentiellement accordé au travail infographique, à la représentation par maquettes 3D, et à l’élaboration des web-SIG, des bases de données virtuelles, l’imagerie, la photographie, la cartographie et les plans « pour éblouir les décideurs » au dépend parfois de contenu. Finalement, le dessein se limite au dessin ! Des projets sur papier sans impact réel dans la vie quotidienne.
Abstraction faite des effets de ces aspects sur le transfert du savoir et sur le renforcement des capacités des gestionnaires locaux, la condition humaine des sites d’intervention et de leur situation économique (quartiers dégradés, habitat insalubre, centres urbains paupérisés…), et surtout les attentes sociales sont des éléments nécessitant une attention particulière de la part des initiateurs des projets. Le renforcement des capacités techniques des gestionnaires ne doit pas occulter le renforcement des conditions de vie des populations concernées par l’opération de réhabilitation.
Dans un contexte de perfectionnement technique au détriment de l’impact social, il est difficile de favoriser l’émergence d’une véritable culture de réhabilitation urbaine. Par conséquent, la requalification en œuvre dans nos villes n’est pas toujours en mesure de rattraper et de corriger les erreurs commises au moment où l’urbanisme était un secteur d’autorité monopolisé par le Ministère de l’Intérieur. Ceci est vrai qu’au Maroc, deux adjectifs sont habituellement associés au terme « urbanisme ». S’il n’est pas « autoritaire », il est un urbanisme « de rattrapage ». C’est par ce qu’il était renfermé dans le cercle de Ministère de l’intérieur que notre urbanisme était justement une activité ou plutôt un métier de rattrapage ! Au lieu de planifier pour bien faire les choses, on laisse-faire des erreurs pour plus tard les rattraper. Les politiques de la ville qui prennent la forme de grands chantiers de renouvellement urbain rentrent dans cette vision de rattrapage.
Il va sans dire que les populations locales, en particulier les habitants des quartiers historiques dans les Médinas et les Ksour, détiennent un savoir faire indispensable à fournir aux professionnels de la réhabilitation. La participation des populations à la définition des objectifs des opérations de réhabilitation et à leur mise en œuvre est donc un principe fondamental à prendre en compte tout le long de processus. Leur rôle doit dépasser la simple consultation de personnes ressources pour la recherche de l’information. Leur implication aux projets dans le sens d’une participation non seulement aux enquêtes-réponses aux questionnaires mais au processus de mise en œuvre des opérations s’impose. Elle est le meilleur moyen pour gagner leur confiance et dissiper leur réticence. Investir dans la mobilisation des populations locales est aussi important pour la crédibilité des projets que l’investissement dans le matériel technique.
Cela dit, l'intervention en quartiers vivants ne peut se passer du dialogue avec les populations résidentes qui doivent être considérées comme « les acteurs de la réhabilitation ». L'absence de concertation avant, pendant et après les travaux peut générer des difficultés considérables et très coûteuses à long terme pour la collectivité. D’où par exemple la politique des bailleurs de fonds internationaux à imposer la participation des populations locales aux projets comme condition préalable à l'octroi des crédits. De ce fait, les modes traditionnels de décision et de conduite des opérations de requalification urbaine doivent être mis en cause. Le rôle des habitants dans le projet, affaiblit souvent par le manque d’organisation et d’information, doit être clairement défini ; et une réflexion sur leur fonction doit être menée en concertation aves les habitants eux-mêmes et avec le reste des acteurs institutionnels.
Pour ce faire, des « ateliers de la réhabilitation » rassemblant tous les acteurs concernés doivent se multiplier afin de favoriser la réflexion et le débat sur les opérations engagées. Peu à peu, une démarche de développement social urbain s’élargira. Dans ces ateliers, tous les aspects contribuant à la qualité de la vie doivent être abordés et discutés : gestion et entretien des bâtiments, aménagement des espaces publics, amélioration des équipements et services de proximité, lutte contre l’échec scolaire, atténuation des effets de la pauvreté, l’exclusion sociale et les disparités sociales, etc. La notion de "réhabilitation" doit ainsi être élargie, pour inclure « bien d'autres éléments que la seule amélioration du confort des logements, en conjuguant un travail urbanistique et des actions de développement social, économique et culturel, des opérations mettent l'accent sur l'insertion urbaine des quartiers en difficulté ». [ ]
Nous estimons en outre que pour promouvoir une participation accrue et responsable des citoyens à la mise en œuvre des programmes de réhabilitation urbaine intégrée, il est nécessaire de mener un dialogue avec les communautés dans les quartiers notamment les femmes et les jeunes. Il y a lieu de lancer, en coopération avec les réseaux représentatifs des citoyens (associations et ONG) et des secteurs, chaque fois qu’un projet de requalification est engagé, un "atelier de consultation locale" sur les possibilités concrètes de leur implication et de leur engagement à soutenir le projet. Les enquêtes et les entrevues, forme de consultation encore privilégiée actuellement, n'est pas suffisamment ciblée et n’aura qu’un impact très limité.
Dans l’espoir d’un rattrapage définitif des erreurs qui entravent l’épanouissement de nos espaces urbains, les décideurs devraient être à l’écoute des lignes directrices comme celle évoquées dans le présent article. Faute de quoi, nous risquons de reproduire des erreurs qu'on prétend vouloir corriger et les espaces urbains se dégradant à peine requalifiés. Faire de la requalification urbaine, c'est favoriser la participation des habitants, aider à réduire la rupture entre les citoyens et l'administration à travers des médiations, des lieux d'écoute, des forums et des ateliers de consultation...
Aba SADKI
http://www.abasadki.blogspot.com
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[ ] Cf. Catherine FORET et Françoise PORCHET (2001), « La réhabilitation urbaine : dossier documentaire », Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction, Centre de Documentation de l’Urbanisme (CDU), Paris, France (P.13)
Voir aussi "The Urban rehabilitation of Medinas", publié par la Banque mondiale, Mai 2010.
Résumé en français
maleuresement ,dans notre ville , c'est une derniere etape,puis requalification ,aménagement,mise à niveau ,,,,,,,,,,,,,,,,,,,pour quoi pas un bon départ faire des lottissement au départ aprés construir ,,,,,,,,,,,,,,,,,,maleureusement ,,,,,,,,,,,,,,,,,,,des zones qui sont a densité forte de population = faire 4 ou 5 lottissement , vendre au gens avec bon prix 4 milion , 5 ,........méme 20 milion ? .............alors on a accés au titre foncier ,accés au propriété privée = réduire les problémes au niveau des tribunaux ..............c'est le role d'urbanisme = tout est claire = ? maleuresement ont travaille avec la loi 12-80 , dahir des 60 / loi coloniale ,loi francomarocaine ? pourquoi ? on a des ingénieurs , des compétences au maroc ..............mais la loi des annés 1900 AVANT JUSUCRIS ? pardont ?...............la politique Siassa khawia à donner un coup à la poitrine des pauvres ?
- les terres collectifs à quoi sert un ANALPHABITIQUE = naibs de se faire commander de ses terres ? maleuresement ................notre payer doit reflichis une minute, une seconde ..........au passé simple .........baraka ....................tout pour notre payer maroc de 2011