zizvalley errachidia
Une vie, par Mohamed Agoujil
Publi� Le 04 / 09 / 2010 à 10:56 | Dans Cr�ations Litt�raires | 2098 Lectures | E-mail Article | Imprimer Article
Quand j��tais enfant, mon p�re m�emmenait avec lui � la p�che. Ses filets �taient toujours us�s et chaque soir il s�isolait dans un coin de la pi�ce, qui nous servait de logis, pour les raccommoder. Ma m�re qui n�avait jamais appr�ci� ce m�tier se lamentait des temps perdus et des rent�es bredouilles.
Elle accusait mon p�re d\'incapacit� � se d�gourdir le corps et aller chercher ailleurs, d�insouciance pour l�avenir de sa famille, et� de manque de courage. Ce qui mettait mon p�re hors de lui
et faisait se r�pandre ses insultes sur le tapis aux couleurs multiples et �teintes de notre mis�re.

_ Regarde un peu la vie en face!! tu verras que tu ne fais que l\'�viter!. Tu ne fais que refaire tes filets enchev�tr�s, tu passes la nuit � les d�faire sans pour autant penser � te d�faire toi moi m�me des trames qui t�enroulent

Ainsi, chaque soir les guerres �clataient chez nous, et mes parents continuaient � s�arracher le peu de bonheur qu�ils gardaient chacun en souvenirs de sa jeunesse, d�avant leur union, sous les regards hagards de la
ribambelle d�enfants que leur d�sirs effr�n�s avaient g�n�r�s. S�ils s�aimaient? ils ne s�en rappelaient plus. On dirait qu�ils s��taient
oubli�s depuis leur premi�re rencontre. Jamais mon p�re n�avait appel� sa femme de son son pr�nom, celui qui la distingue de toutes. La particularit� de ma m�re faisait peur � mon p�re. Et,il a fini de la tuer
dans sa m�moire. Il avait m�me tu�e sa voix en l��coutant prof�rer ses remontrances sans r�agir.

Ce silence ou ce d�sint�ressement,arrangeait, quand m�me, ma m�re qui y trouvait l�occasion de vider ses ranc�urs sur ce sac de paresse et
d�insouciance. Elle finissait toujours par insulter le premier jour de leur
compagnie devenue une habitude, une accoutumance,une drogue! la vie � deux �tant presque impossible, ils ont fini par apprendre � vivre l�un � cot� de l�autre.

Mon p�re �tant toujours accus� de manque de courage, l\'attendait au tournant, � chaque tours de phrases,pour exploser,se secouer
comme alert� � l�imminence d�un danger pour venger ce qui restait de viril en lui face � une femme qui n�avait jamais brav� les vagues au milieu des vagues, de l��cume, du vent et du reste � Il s�abattait sur
elle comme sur son destin � lui, comme sur la co�ncidence, comme sur l�accoutumance, comme sur leur vie seule � seule. Ils aimaient pourtant
s�aimer mais ils n�en avaient pas la chance, se disaient-ils. Seul le silence les r�concilie. Pour avoir du calme, ils ont appris d�abord �
se taire. Ma m�re cache ses bleus sous son foulard et mon p�re s�obstine � rester son homme sans pouvoir le devenir. La mis�re que rapportait mon p�re chaque soir � sa sortie des vagues n�arrachaient jamais les sourires aux enfants qui attendaient l�, depuis le matin de leur enfance.

Mohamed Agoujil

Commentaires article
Commentaire N�1 Post� par : ÚãÑ Úáæí äÇÓäÇ Le 04 / 09 / 2010 à 17:15 Adresse IP: 41.140.184.250
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