Temps des ombres

Il n'y a pas mieux pendant l'automne qu'un verger pour faire parler les arbres ou dire l'�cho d'un hasard sans saisons. Silencieuse furie - le ravage des patiences, tout cet amour des temps t�moins, le frisson des feuilles, sa voix poussi�reuse suspendue aux ongles aveugles fid�les aux manies des gels, en bribes inaper�ues, sans tamis - se consume lointaine, absente sans lumi�re de l'�il. Naissance d�pouill�e de son temps telle la clairi�re d'antan pleurant ses arbres ; elle interpelle les ombres � marcher sur le monstre.

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Envol

Ici et l�
la lumi�re des bouches
des mois, des heures
il y a des jours
elle d�borde de partout.
Sans corps
ni m�me les pieds
au miroir des coeurs
l'�quilibre � pas lents
deux paires de l�vres
� l'horizon en vrille
dessinent
l'arc-en -ciel
d�lices d'un baiser

***

Doigts de mots

Quand du creux de nos us
d'eux m�me
les sons se taisent
les doigts
qui parlent
de toute la gl�be
sous leur silence
s'arrachent des toiles

pas besoin
disent-ils
f�ch�s
les �bauches
sont en dedans de nous.


Par Ali IKEN