C'est avec la m�me app�tence que le public de la ville d'Errachidia a revu le long-m�trage marocain "Al Hal" (Transe), projet� vendredi soir en plein air, dans le cadre de la cinqui�me �dition du festival universitaire.
Ce n'est pas simplement un film qui tente d'archiver une exp�rience de l'un des groupes musicaux les plus mythiques au Maroc, en l'occurrence Nass El Ghiwan, mais aussi un voyage dans le temps, pour revisiter les ann�es soixante-dix du si�cle pass�, avec toute l'effervescence de l'�poque, les r�ves et les aspirations de sa jeunesse.
R�alis� par le cin�aste Ahmed Maanouni, ce film, pr�sent� par Martin Scorsese dans Cannes Classics � la 60�me �dition du Festival de Cannes, puise sa force du fait qu'il met en avant des protagonistes appartenant � la vie ordinaire.
Les membres des "Rolling stones marocains" ne sont pas montr�s en stars, mais comme des gens qui vivent normalement leur quotidien. Au moyen de sa cam�ra, le cin�aste marque, cependant, sa pr�sence par une direction des com�diens, qui d�cline des parcours narratifs individuels, au sein d'une histoire d'un groupe qui chantait pour tout un peuple.
Les travellings de la cam�ra ont permis dans ce film de montrer un espace casablancais populaire, avec ses bidonvilles, ses petites gens et son �conomie informelle. Cet aspect documentaire reste toujours pr�sent chez Maanouni, apr�s trente ans environ dans son dernier long-m�trage "les coeurs br�l�s".
Lors du d�bat lanc� autour de son exp�rience, Ahmed Maanouni a soulign� "le besoin que ressentent les cr�ateurs de tous bords de voir leurs oeuvres d�battues, revisit�es et discut�es, afin de justifier quelque part leur naissance et faire avancer le processus cr�atif dans un sens progressif".
De son c�t�, le critique Hamid Tbatou a indiqu� que "m�me si la production cin�matographique de Maanouni est peu prolifique, il n'a cess� de marquer son �poque, puisqu'� chaque fois, ce cin�aste �tait en avance par rapport � son temps, en puisant dans la r�alit� certes, mais sans la reproduire par un simulacre d'imitation".
"Al Hal" constitue une r�f�rence pour tous ceux qui veulent travailler sur les ann�es 70, dans la mesure o� il fait pr�valoir les costumes, les attitudes, les chansons, les aspirations, les soucis et m�me la vie sociale et culturelle de l'�poque.
Ce qui a �galement contribu� � ce que le r�alisateur ait le chemin de la fiction facile, est que chacun des membres de Nass El Ghiwan a son propre parcours narratif et que vers la fin, ils sont tous des com�diens qui chantent et non des chanteurs dans le sens traditionnel du terme, comme le souligne le dramaturge Tayeb Seddiki.
Samedi, les cin�philes vivront le dernier jour de la 5-�me �dition du festival universitaire, marqu�e �galement par des ateliers sur "le sc�nario", anim�s par l'�crivain et po�te Aziz Lhakam.
MAP