�Encadrement de proximit�, �Bonne gouvernance�, �Leadership des dirigeants�, �Transparence�, �Disponibilit� des enseignants�. Que peuvent bien valoir tous ces concepts au sein de la FSTE, dans son fonctionnement actuel ?
La partition du Maroc en �r�gions utiles� d�une part et �Maroc inutile� d�autre part, initi�e par la France coloniale serait-elle toujours en cours dans la gestion du pays ? Le plus effrayant est que cette disqualification arbitraire, injuste, humiliante et destructrice de r�gions enti�res, s�empare des esprits de nombre de citoyens, vivant dans leur pays avec une v�ritable mentalit� de colonis�.
L�universit� qui se doit d��tre un haut lieu de connaissance, de culture et de modernit�, n�est pas �pargn�e par ce fl�au. Un exemple : le comportement de certaines personnes en fonction � la Facult� des sciences et techniques d�Errachidia. La FSTE est un �tablissement de l�Universit� Moulay Isma�l, cette derni�re couvrant cette vaste r�gion Mekn�s-Tafilalet. Cette universit� qui se trouve � la queue du classement des universit�s nationales, conna�t elle-m�me des variations qualitatives internes en passant d�un �tablissement � l�autre. Pour beaucoup de concitoyens, Errachidia et son voisinage sont consid�r�s comme des parties inutiles de la r�gion Mekn�s-Tafilalet, elle-m�me d�class�e au niveau national. Ce sentiment vaut aussi pour les �tablissements universitaires.
Depuis son inauguration en 1994, une sorte de mal�diction s�abat sur cet �tablissement qu�est la FSTE, l�emp�chant de jouer le r�le qui lui �tait trac� � l�origine : celui de locomotive de d�veloppement, de vecteur de modernisation et d�mocratisation de l�enseignement sup�rieur dans cette r�gion d�sh�rit�e. Les diff�rentes composantes de l��tablissement portent chacune leur part de responsabilit� dans cet �tat de fait et dans cette �volution-d�gradation ; ceci est ind�niable. Cependant, force est de constater que l�administration � tous ses niveaux, local, r�gional et national, porte par d�finition la responsabilit� principale dans l��tat o� en est arriv�e la FSTE. Les textes de lois sont l� pour d�finir et situer ces responsabilit�s aux divers degr�s. La FSTE a connu quatre grandes p�riodes depuis son ouverture : Celle de l�inauguration qui a dur� quatre ans, p�riode relativement positive durant laquelle les fondations du noyau universitaire furent pos�es gr�ce � la contribution de nombre de personnes d�vou�es � l�int�r�t commun.
La seconde p�riode de 1998 � 2002 fut peu lumineuse. L��tablissement connut durant ces ann�es une certaine stagnation due en particulier � l�usure de l�administration et de son doyen. Doyen qui en fait, ne cherchait qu�� quitter les lieux faisant preuve de laisser-aller et fermant les yeux sur nombre d�abus de tous genres aux niveaux administratif et p�dagogique.
En 2003, un nouveau responsable de la facult� fut d�sign� conform�ment � la loi 01/00. Les bonnes volont�s de l��tablissement pla�aient alors leurs espoirs, en ce doyen et l��quipe qui allait le seconder, dans le cadre des nouveaux statuts. La d�ception fut grande une ann�e seulement apr�s cette nomination. Non seulement rien n�allait �tre corrig�, mais les affaires de la facult� connurent une aggravation mortelle pour son fonctionnement administratif, �conomique et p�dagogique.
Les questions d�enseignement furent trait�es dans l�improvisation. La gestion �conomique et financi�re fut men�e dans l�opacit� et l�amateurisme aux cons�quences gravissimes. Tout cela allait pousser le corps administratif et enseignant � demander avec insistance un audit g�n�ral mais surtout financier de la FSTE, mais en vain. L�instance de contr�le qu�est la �commission de suivi du budget� allait d�missionner apr�s diverses tentatives pour �tablir ses rapports concernant les ann�es budg�taires 2006 et 2007.
La troisi�me p�riode dans la vie de la FSTE fut courte mais r�v�latrice de nombre d�absurdit�s � bien des �gards : Le mandat du doyen �tant arriv� � terme en novembre 2007, l�attente de la nomination d�un nouveau responsable allait durer quatre longs mois, durant lesquels un int�rim non officiellement d�clar� (pour des raisons inconnues), fut �assur� par le doyen sortant. L�int�rimaire g�rait la facult� � travers une navette hebdomadaire entre Mekn�s et Errachidia. Sa pr�sence sur le lieu de travail se limitait � la stricte n�cessit� pour tenir une r�union et signer le paquet de documents accumul�s sur la semaine. Quasiment paralys�, l��tablissement vivait les pires moments de sa vie. Les espoirs �taient alors plac�s, comme � l�habitude dans les actions salvatrices qu�allait devoir mener le doyen dont la nomination �tait annonc�e pour le mois de mars 2008.
C�est en grande pompe que fut install� l�heureux �lu : Aux discours et promesses succ�daient des �changes mutuels d��loges. Les officiels se lan�aient mutuellement des fleurs sur le terrain meurtri de l��tablissement agonisant (la FSTE). Le seul point positif de cette tragi-com�die est que l�assistance ne se faisait plus d�illusion. On allait attendre de voir pour esp�rer et juger.
Les d�ceptions pass�es ont appris aux uns et aux autres � relativement contenir leur emportement. Un responsable m�diocre est parti. Nous n�avons aucune garantie quant aux projets effectifs du nouveau. Les �v�nements imm�diats allaient confirmer le scepticisme.
Quatre mois seulement de gestion et le tout frais doyen de la FSTE a lev� le voile sur ses intentions r�elles : Refusant cat�goriquement de revenir sur les dossiers en suspens et particuli�rement ceux � caract�re financier et �conomique, couvrant ainsi de fait les agissements de son pr�d�cesseur, le doyen affirme (et confirme dans les faits) vouloir accomplir sa t�che en faisant une navette entre Mekn�s, son lieu d�habitation, et Errachidia, son lieu de travail. Il lui para�t tout � fait suffisant et raisonnable de n��tre pr�sent � la FSTE plus de deux jours sur sept. Le logement de fonction qui lui est attribu� au sein de l��tablissement demeure inoccup�, ceci ne l�a pas emp�ch� de s�attribuer une indemnit� de d�m�nagement dans les rubriques du budget de la facult�. Selon lui, une ou deux nuit�es � Errachidia ne n�cessitent pas l��quipement du logement de fonction. Monsieur le doyen s�journe donc � l�h�tel (aux frais de qui ?).
La facult� conna�t nombre de difficult�s et de dossiers en suspens, dont d�pend son fonctionnement actuel et futur, mais la FSTE est mise en pilotage automatique et t�l�command�e � 350 km de distance. Nous sommes � l��re des t�l�communications et notre responsable compte mettre � son service et � sa mani�re, les progr�s prodigieux des NTIC. De nouveaux concepts sont ainsi en gestation � la FSTE : la E-administration, les E-Doyens,�
Dans la r�alit�, cette vision des choses n�est qu�une apparence : le doyen est � Mekn�s mais dans les soutes de la FSTE, il y a un pilote qui tient les diverses manettes de commandement des services d�clar�s et informels. Personnage omnipr�sent � la FSTE depuis son inauguration suite � sa r�cup�ration d�un petit �tablissement de F�s, ce fonctionnaire subalterne devenu administrateur, est � la base de toute nomination et de la moindre d�cision administrative, �conomique ou financi�re � la FSTE. C�est le �prince des t�n�bres� de la facult�. En fonction sous trois responsables, il a acquis le �savoir-faire� pour les dissuader de toute vell�it� de changement et en particulier de son remplacement. Il place ses hommes de paille dans les services, jusque dans le d�canat et il occupe les coulisses.
Le nouveau doyen de la FSTE, qui en est le responsable r�glementaire, s�est vite convaincu que sa pr�sence sur les lieux n�a que peu d�importance puisque le � prince des t�n�bres � peut l�en dispenser ; et cela l�arrange. Ph�nom�ne d�j� alarmant au niveau de l��quipe p�dagogique de la FSTE, le syst�me de navette entre Errachidia et les autres villes du pays risque de devenir une catastrophe. Le comportement du premier responsable de l��tablissement ne pourra qu�accentuer le processus de nomadisation des enseignants qui se m�tamorphosent petit � petit en une sorte de travailleurs saisonniers.
Les responsables de l�universit� et du minist�re �tant au fait de tels agissements de leurs agents locaux � Errachidia, il y a lieu ainsi de douter de la volont� de r�forme clam�e haut et fort, (r�forme qui sous-entend d�aller vers le meilleur). Les mentalit�s coloniales doivent �tre bannies, nous sommes en 2008!
Moha Hajar
liberation.press.ma