
SOUVENIRS ET NOSTALGIE D'UN VIEILLARD, par M'hamed RASSAM
Publi� Le 03 / 02 / 2011 à 12:28 | Dans
Cr�ations Litt�raires | 2739 Lectures |
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La t�te toute blanche, l'�chine courb�e, le front rid�, les dents tomb�es, les mains sillonn�es de veines; son plus grand malheur est de se sentir inutile.
Il est l�, assis sur un banc, la tete entre les mains, pensif, anxieux, le temp�rament capricieux, ruminant peut-etre son pass� victorieux.
Tantot il esquisse un large sourire r�v�lateur d' un beau souvenir, tantot il pousse un long soupir puis se d�chaina en balbutiant:
<< Ou est la grande liesse d'une famille communautaire r�unie sous un meme toit ?
Ou est pass�e cette vaste maison ou chacun avait sa place ? Maison ou cohabitaient le grand-p�re, la grand-m�re, les oncles, les tantes, les cousins, les ni�ces, les neveux etc...en pleines compl�mentarit�, symbiose et entente ?
C'�tait une soci�t� en miniature; c'�tait la premi�re �cole naturelle, sociale, biologique ou l'on sociabilisait facilement et s'�duquait en acqu�rant spontan�ment diverses vertus morales et sociales.
Le jour apr�s la classe ou le Mside, les gar�ons jouaient aux billes, � la toupie, aux osselets etc... tandis que les filles pr�f�raient jouer � la poup�e, � la marelle, ou une partie de cache-cache dans une atmosph�re purement familiale, loin des bagarres, des insultes et de gros mots abjects de la rue. Aussi se forgeaient-ils des personnalit�s bien �quilibr�es, compr�hensives, tol�rantes, acceptant et respectant " l'autre ".
J'ai grande nostalgie de la chaleur humaine de ces soir�es pleines de bonheur ou tout le monde �tait r�uni: le grand-p�re �grenait un chapelet en murmurant diverses pri�res, les �l�ves r�visaient leurs le�ons et faisaient leurs devoirs, le p�re lit un livre ou un journal, la grand-m�re dorlotait les plus jeunes en leur racontant de captivants contes. Quant au reste des membres de la famille, les uns faisaient la cuisine, les autres allaitaient les nourrissons, les troisi�mes s'occupaient des autres taches m�nag�res.
Un tumulte compos� de cris de joie, de pleurs, de rires relevant des disputes des enfants interrompues de temps � autre par une voix adulte r�sonne encore au fond de mes oreilles.
Ou est le charme de la famille traditionnelle ou les petits se sentaient en pleine s�curit� du fait qu'i y'avait toujours quelqu'un qui les gardait et surveillait ?
Ou est...? Ou est....? Ou est...?. Tant de questions auxquelles seule l'�volution de la structure �conomique et sociale de la famille peut r�pondre. Evolution qui a contraint le couple � vivre avec sa prog�niture ( famille nucl�aire ) dans une gar�onni�re ou un appartement restreint avec tout ce qui en d�coule comme promiscuit�, voisinage h�t�rog�ne parfois meme hostile etc...
Evolution qui met les enfants durant toute la journ�e entre les mains d'une bonne( victime elle aussi de ladite �volution) qui ne fait que projeter sur eux ses propres probl�mes en grognant ne sachant pas que la fa�on dont on leur donne � manger est plus importante que le manger.
La nuit, les parents �puis�s par le boulot quotidien ne trouvent que peu de temps pour rester et discuter avec leurs fils prisonniers malheureusement de la t�l�vision et l'internet qui ont surclass� le role �ducatif parental et diff�rents types de lecture. Evolution qui fait vivre, dans les maisons des vieux, le calvaire de la solitude aux personnes ag�es comme moi pendant le cr�puscule de leur vie !!!>>
Il soupire et jette un regard plaintif au ciel....Une grosse larme coule dans le ravin de sa joue pale puis reste suspendue au menton semblant vouloir lui tenir compagnie dans cet asile afin d'apaiser sa souffrance.
M'hamed RASSAM
ERFOUD.