Meknès : AKHBAR AL MADINA
www.zizvalley.com | Le 22 / 06 / 2006 à 22:00 | Dans Société

    
La gravissime affaire des fuites concernant les sujets du baccalauréat constitue, et de très loin, l¹objet de la préoccupation de toute la population meknassie. 

Des sujets d¹un examen aussi important que le baccalauréat qui sont connus avant le déroulement des épreuves, c¹est déjà en soi un problème d¹une extrême gravité.
Mais ce qui est, peut-être, plus sérieux et infiniment malheureux, c¹est l¹attitude d¹un responsable régional de l¹éducation nationale qui aurait entrepris de minimiser la gravité des faits et qui se serait permis de demander à l¹administration et aux professeurs chargés de la surveillance dans certains établissements de se contenter de faire entrer les candidats dans les salles d¹examen et de les laisser faire ce qu¹ils voulaient, c¹est-à-dire copier et utiliser leurs livres et leurs cours pour rédiger leurs copies.
En agissant de la sorte, ce responsable s¹est-il rendu compte que son geste constituait la négation totale de la mission de l¹éducation nationale.
Le comportement de ce responsable n¹est ni plus ni moins qu¹une injure, une offense aux valeurs qui président à la noble mission de l¹enseignement et des enseignants.
L¹apparition d¹une nouvelle espèce de responsables prêts à tout pour assouvir leurs ambitions a quelque chose de réellement inquiétant pour l¹avenir.
Ailleurs, un responsable qui a failli à sa mission démissionne et rend des comptes. Ce comportement n¹est pas encore entré dans nos m¦urs et c¹est dommage.

- L¹absence de communication et de prise de décision rapide à la suite d¹un événement qui préoccupe au plus haut point l¹opinion publique, a pour conséquence d¹entamer sérieusement la crédibilité de l¹administration.
Cela engendre aussi l¹apparition et l¹amplification de rumeurs et de supputations qui finissent par devenir des certitudes en l¹absence de toute réaction officielle crédible.
En raison du mutisme des responsables, il se crée un climat délétère qui empoisonne l¹atmosphère et favorise l¹installation de la suspicion et c¹est la situation où nous nous trouvons aujourd¹hui suite aux fuites concernant les sujets des épreuves du baccalauréat.
Les parents des candidats s¹inquiètent, à juste titre, sur l¹avenir de leurs enfants qui seront titulaires d¹un baccalauréat dont le déroulement des épreuves a été entaché d¹irrégularités.
Quelle sera l¹attitude de certains pays étrangers qui accueillent traditionnellement des bacheliers marocains désireux d¹y effectuer leurs études supérieures sachant que les services concernés des ambassades de ces dits pays doivent suivre avec attention les développements de cette triste affaire de fuites ?

- Les fuites des sujets des épreuves du baccalauréat ont causé un grand traumatisme dans la population.
En plus des candidats actuels et de leurs familles, l¹ensemble des parents d¹élèves sont touchés car leurs enfants sont des candidats potentiels au bac dans l¹avenir.
Beaucoup de parents d¹élèves sont révoltés par la course effrénée pour l¹obtention de moyennes élevées.
Il est vrai qu¹il faut départager les candidats aux classes préparatoires, à certaines écoles, instituts et facultés mais ne pourrait-on pas apporter certains aménagements comme par exemple réserver un certain nombre de places sur concours destiné aux titulaires d¹une mention «assez bien».
La plupart des bacheliers qui obtiennent de bonnes moyennes sont de bons élèves, mais pour certains autres l¹on a recours à des méthodes peu orthodoxes, pour ne pas dire malhonnêtes, pour gonfler les notes.
Nous souhaitons bon courage aux candidats et à leurs proches en espérant que tout sera fait pour mettre hors d¹état de nuire tous ceux et celles qui, par leur incompétence, leur indélicatesse et leur malhonnêteté, ont porté un coup sérieux à la crédibilité de l¹administration et à celle du diplôme du baccalauréat qui sanctionne, faut-il le rappeler, treize années d¹études dans les cycles fondamental et secondaire.

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