Le long métrage "Transe" revu à Errachidia avec la même envie d'il y a trente ans
www.zizvalley.com | Le 20 / 03 / 2010 à 11:30 | Dans Art & Culture
C'est avec la même appétence que le public de la ville d'Errachidia a revu le long-métrage marocain "Al Hal" (Transe), projeté vendredi soir en plein air, dans le cadre de la cinquième édition du festival universitaire.

Ce n'est pas simplement un film qui tente d'archiver une expérience de l'un des groupes musicaux les plus mythiques au Maroc, en l'occurrence Nass El Ghiwan, mais aussi un voyage dans le temps, pour revisiter les années soixante-dix du siècle passé, avec toute l'effervescence de l'époque, les rêves et les aspirations de sa jeunesse.

Réalisé par le cinéaste Ahmed Maanouni, ce film, présenté par Martin Scorsese dans Cannes Classics à la 60ème édition du Festival de Cannes, puise sa force du fait qu'il met en avant des protagonistes appartenant à la vie ordinaire.

Les membres des "Rolling stones marocains" ne sont pas montrés en stars, mais comme des gens qui vivent normalement leur quotidien. Au moyen de sa caméra, le cinéaste marque, cependant, sa présence par une direction des comédiens, qui décline des parcours narratifs individuels, au sein d'une histoire d'un groupe qui chantait pour tout un peuple.

Les travellings de la caméra ont permis dans ce film de montrer un espace casablancais populaire, avec ses bidonvilles, ses petites gens et son économie informelle. Cet aspect documentaire reste toujours présent chez Maanouni, après trente ans environ dans son dernier long-métrage "les coeurs brûlés".

Lors du débat lancé autour de son expérience, Ahmed Maanouni a souligné "le besoin que ressentent les créateurs de tous bords de voir leurs oeuvres débattues, revisitées et discutées, afin de justifier quelque part leur naissance et faire avancer le processus créatif dans un sens progressif".

De son côté, le critique Hamid Tbatou a indiqué que "même si la production cinématographique de Maanouni est peu prolifique, il n'a cessé de marquer son époque, puisqu'à chaque fois, ce cinéaste était en avance par rapport à son temps, en puisant dans la réalité certes, mais sans la reproduire par un simulacre d'imitation".

"Al Hal" constitue une référence pour tous ceux qui veulent travailler sur les années 70, dans la mesure où il fait prévaloir les costumes, les attitudes, les chansons, les aspirations, les soucis et même la vie sociale et culturelle de l'époque.

Ce qui a également contribué à ce que le réalisateur ait le chemin de la fiction facile, est que chacun des membres de Nass El Ghiwan a son propre parcours narratif et que vers la fin, ils sont tous des comédiens qui chantent et non des chanteurs dans le sens traditionnel du terme, comme le souligne le dramaturge Tayeb Seddiki.

Samedi, les cinéphiles vivront le dernier jour de la 5-ème édition du festival universitaire, marquée également par des ateliers sur "le scénario", animés par l'écrivain et poète Aziz Lhakam.















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