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M. Mohamed Ould Mbirik: la proposition d'autonomie de nature à régler définitivement le problème du Sahara
Publi� Le 16 / 06 / 2006 à 22:00 | Dans Politique | 1925 Lectures | E-mail Article | Imprimer Article

    Rabat, 16/06/06-M. Mohamed Ould Mbirik, un des Chioukh du "polisario" ayant participé à l'opération d'identification des tribus sahraouies et regagné dernièrement la mère-patrie, a souligné que la proposition d'accorder une autonomie aux provinces du sud dans la cadre de la souveraineté marocaine est de nature à régler définitivement le problème du Sahara, réaffirmant sa mobilisation derrière SM le Roi pour assurer le succès de cette initiative.

Dans un entretien au quotidien "Al-Qods al-Arabi", publié jeudi, M. Ould Mbirik a précisé que la proposition d'autonomie "est l'unique solution possible au problème du Sahara", mettant l'accent sur la nécessité d'accorder une attention particulière à l'élément humain en tant que pilier essentiel du développement humain.

Il a, en outre, loué la réactivation du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) et salué, à ce propos, la nomination par le Souverain de M. Khalihenna Ould Errachid à la tête de cette institution, soulignant la sagesse de cette décision qui dénote "une parfaite lecture du paysage sahraoui".

Evoquant son retour à la mère-patrie, M. Ould Mbirik a rappelé que cette décision a été motivée par les souffrances qu'il avait endurées, ainsi que par "la discrimination et la négligence pratiquées à l'encontre de certaines tribus sahraouies qui, aux yeux de la direction du polisario, sont minoritaires et n'ayant ni influence politique ni poids social".

"Je suis retourné par conviction à la mère-patrie et je contribuerai volontairement à la réussite de la proposition d'autonomie annoncée dans le discours prononcé par SM le Roi, le 25 mars dernier à Laâyoune", a affirmé M.Ould Mbirik qui a démenti que son retour "ait intervenu suite à une quelconque médiation".

Il a expliqué son retour par "le processus de transition démocratique que connaît mon pays, le Maroc", citant à cet égard le règlement définitif du dossier des violations passées des droits de l'Homme.

Il a salué dans ce sens les initiatives courageuses de SM le Roi, en particulier les changements positifs enregistrés en matière des droits de l'Homme, en premier lieu les résultats de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), l'amélioration du champ de la liberté d'opinion et d'expression et la libéralisation du secteur audiovisuel.

Si ces conditions inspirent quiétude et optimisme, il existe en revanche des "situations qui dépassent l'entendement dans les camps de Tindouf", a-t-il déploré, rappelant avoir été témoin du décès, dans les geôles atroces du "polisario", de personnes appartenant à des tribus vivant dans la précarité telles que celle d'Aït Oussa.

Il a, d'autre part, ajouté que le "polisario" a perdu plusieurs de ses anciens cadres, ce qui augure, a-t-il souligné, de sa prochaine dislocation, d'autant que plusieurs de ces derniers s'emploient actuellement dans leur patrie, le Maroc, en vue de faire réussir la proposition d'autonomie et qu'il existe des opposants politiques aux thèses des séparatistes, allusion faite notamment au mouvement dissident "La ligne du martyr" et aux opposants de la Mafia polisarienne contrôlée par l'Algérie.

Evoquant la situation sociale qui prévaut dans les camps de Tindouf, M.Ould Mbirik a fait état "du détournement des aides humanitaires internationales par la direction politique du polisario, ce qui a engendré une détérioration des conditions sociales, le trafic de drogue, ainsi que l'émergence de courants islamistes intégristes".

Concernant les derniers événements survenus dans les camps de Tindouf, M.Ould Mbirik a indiqué "avoir appris que la situation sécuritaire s'est détériorée suite à une querelle entre les auteurs d'une opération de trafic de marchandises, notamment les cigarettes, suivie d'une intervention des milices et de vastes arrestations dans les rangs des Sahraouis", ajoutant, en revanche, que ce qui se passe parfois (dans les provinces du sud) "reflète une ouverture démocratique" et "ce genre d'événements représente un véritable test pour les décisions politiques et le processus démocratique".

Abordant la fermeté dont il faisait montre lors de sa contribution à l'opération d'identification des Sahraouis, sous la supervision des Nations Unies, M. Ould Mbirik a affirmé que ce comportement s'explique par "les menaces et les pressions que je subissais au quotidien de la part des dirigeants du polisario".

Il a ajouté, dans ce sens, qu'il exécutait "avec rigueur les instructions de Mohamed Abdelaziz de n'accepter, dans l'opération d'identification, que les personnes pro-séparatistes. Nous avions été obligés de prêter serment sur le Coran pour appliquer scrupuleusement ses ordres".

M. Ould Mbirik a, par ailleurs, exprimé le souhait de voir sa mère âgée, son épouse et ses enfants quitter les camps de Tindouf pour le rejoindre dans leur pays, le Maroc.


MAP