zizvalley errachidia
Pleure, ô Goulmima la bien aimée !
Publi� Le 08 / 05 / 2012 à 20:03 | Dans Divers | 2896 Lectures | E-mail Article | Imprimer Article
Regardez ces deux photos prises il y a seulement quelques jours à Goulmima :



Seuls deux arbres survivent encore tout au fond de la rue. Ils attendent inéluctablement leur tour


Qui peut croire que ces rues étaient, jusqu’à un passé récent, bordées de très vieux arbres de tamaris (quinquagénaires au moins) ? Ces arbres qui leur conféraient, comme d’autres le faisaient à toutes les anciennes rues de Goulmima, une beauté spécifique en plus de l’ombre combien précieuse les jours de canicule en été.
Curieux ! Alors que partout dans le monde, on essaye de planter de nouveaux arbres et d’en protéger ceux qui existent déjà, à l’heure où la montée des verts et des écolos est partout flagrante et au moment où on reboise les forêts déboisées, on sensibilise les gens sur l’importance de l’environnement et la nécessité de le préserver, en ce moment certains gens à Goulmima procèdent à l’extermination systématique et préméditée de tous ces vieux arbres de tamaris (du moins dans l’ancien centre de la ville) et ce au vu et au su de responsables locaux, des fois-même avec leur complicité. Ni la préservation de ce type d’arbres caractéristiques des régions arides ou de l’environnement en général, ni celle de la beauté des rues et de là celle de la ville, ni même les préceptes de l’islam pour ceux qui se considèrent de bons musulmans (c’est bien le cas de la majorité des riverains de ces rues), rien de tout cela n’arrive à dissuader ces gens de leurs actes criminels envers un environnement, déjà très fragile. L’islam n’a-t-il pas interdit de tuer les enfants, les vieux et les arbres au même ordre ou presque?
L’un de ces destructeurs de l’environnement, ayant récemment acquis un local, avance, comme prétexte de cette tuerie, le fait que l’arbre devant sa boutique, qui a toujours été là avant même que celle-ci ait été construite, laisse tomber beaucoup de feuilles mortes salissant ainsi le trottoir devant sa boutique et constituerait une passerelle vers certaines habitations. Au lieu de balayer le trottoir chaque fois qu’il est nécessaire et d’arroser l’arbre régulièrement pour qu’il garde sa verdure et en conséquence ses feuilles, il opte pour la solution radicale comme l’ont déjà fait et le font encore d’autres riverains de la rue et d’autres rues d’ailleurs : couper le mal à l’origine, à savoir couper l’arbre malfaisant. Mais, encore faut-il avoir une cause plausible pour ce faire. Là, on ne manque pas de malice et la préméditation devient flagrante. La procédure est pour le mois diabolique : On coupe l’écorce de l’arbre à laide d’une hache ou d’une machette à plusieurs endroits ou même tout autour du tronc, des fois même on l’enlève carrément sur toute une large surface de celui-ci (voir photos ci-dessus), puis on asperge les « plaies » de l’acide et on en verse aussi au pied de l’arbre. Le pauvre arbre se défend tant bien que mal. On en ajoute de manière répétée et régulière jusqu’à intoxication complète et par la suite épuisement total des forces de l’arbre. Il cède alors l’âme. Là, le tueur demande une autorisation de l’abattre. En quelques jours, la place où vivait un arbre bienfaisant pendant des dizaines d’année se transforme en une simple plaque de béton désertée de tout signe de vie.


Regarder bien à hauteur d’un mètre ou presque, on voit clairement les plaies.
Elles saignent encore. HONTEUX



Toujours, à hauteur d’un mètre ou presque, les plaies sont clairement visibles sur les trois troncs,
CRUEL !



Là le crime est ostentatoire, DRAMATIQUE !


Les exemples de tels massacres sont tellement nombreux et les rues de Goulmima deviennent de plus en plus dépourvues de tout arbre de tamaris, bien que ceux-ci leur offrent une certaine beauté et soient d’une grande utilité aussi bien sociale que environnementale. Qui parmi nous ne connaît pas le miel de tamaris presque transparent et qui devient de couleur blanche une fois cristallisé. Qui n’a pas grimpé ces arbres pour en cueillir les fruits pour les vendre en automne ? Qui ne s’est pas réfugié pendant les étés brulants ou les quelques jours où il pleut sous ces généreux arbres ? Qui ne s’est pas chauffé au feu de ces arbres pendant les hivers rudes que connaît la région ? Qui n’a pas pris un thé ou une autre boisson à l’ombre de ces pauvres arbres et dans ces rues bientôt désertes de verdure ? Qui n’a pas fait le tour de la ville à la recherche d’une ombre encore disponible de l’un de ces arbres pour y garer sa voiture, son vélo ou même son âne ? Qui, qui …
Eh bien malgré tout cela et comme dit l’adage amazigh local : Lxlàss nnm a tikwitt d afwa. C’est à dire : Feu est ta récompense, tamaris.
Qui peut croire donc que les rues ci-dessus et bien d’autres à Goulmima auraient pu, au moins, ressembler à ceci :


Le salut à cette rue, qui n’est en fait que l’avenue principale de la ville, pour garder ces quelques tamaris, est dû au fait que celle-ci est très large et que ses arbres sont assez loin des commerces. Ils ne salissent donc pas les boutiques « sacrées » ni ne tiennent lieu de passerelles vers les logements des riverains.
Alors en attendant que tes responsables locaux se réveillent et que leur naissent un minimum de conscience, pleure l’hécatombe de tes beaux tamaris, ô Goulmima la bien aimée.

Signé : L. O.
L’amoureux de Goulmima

Commentaires article
Commentaire N�1 Post� par : RASSAM M HAMED Le 09 / 05 / 2012 à 06:42 Adresse IP: 196.206.18.2
Tout citoyen ayant un brin de conscience écologique et épris de la nature et de son esthétisme ne peut qu'ètre totalement de votre avis Mr ! Bravo !
Un tel article pareil mérite largement d'éloges. Il démontre encore une fois combien "l'homme" est ingrat et arroguant vis à vis mème de son propre "nid".
Commentaire N�2 Post� par : wafi Le 09 / 05 / 2012 à 14:44 Adresse IP: 41.249.37.201
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